L’itinérance désigne un processus de désaffiliation sociale et une situation de rupture sociale qui se manifestent par la difficulté pour une personne d’avoir un domicile stable, sécuritaire, adéquat et salubre en raison de la faible disponibilité des logements ou de son incapacité à s’y maintenir et, à la fois par la difficulté de maintenir des rapports fonctionnels, stables et sécuritaires dans la communauté.

L’itinérance s’explique par la combinaison de facteurs sociaux et individuels qui s’inscrivent dans le parcours de vie.

L’itinérance se caractérise par l’absence ou l’impossibilité d’avoir un « chez-soi », un lieu où l’on se sent bien et protégé, un lieu à soi, reconnu par les autres, où l’on retourne pour se reposer et pour se retrouver dans l’intimité. Ce lieu, c’est le domicile. Ne pas avoir de domicile, être sans adresse fixe ou dans des conditions de logement très instables, c’est être sans lieu à soi, sans chez-soi.

La durée et la fréquence des épisodes d’itinérance peuvent varier selon les personnes et selon les facteurs qui les ont conduites à l’itinérance. Errance dans les espaces publics et vie dans la rue, recours à l’hébergement d’urgence, instabilité résidentielle chronique, « squattage » ou vie dans des espaces inappropriés ou insalubres, bref, un recours à des espaces non résidentiels pour se loger. Au-delà de ces situations d’itinérance visibles, où l’absence d’un « chez-soi » est manifeste, certaines situations moins visibles présentent des risques élevés, voire imminents, de basculer dans l’itinérance. L’absence d’un chez-soi n’est pas un phénomène homogène.

3 types d’itinérance

  • L’itinérance dite « situationnelle » fait référence à la situation des personnes qui, momentanément en difficulté, sont sans logement, sans chez-soi. Ces situations sont les moins visibles et se distinguent par le fait qu’après un épisode passé sans abri, ces personnes parviennent à se reloger et à établir de nouveaux contacts sociaux. Ce type d’itinérance serait le plus répandu
  • Itinérance cyclique : L’itinérance cyclique fait référence à la situation des personnes qui alternent entre un logement et la vie dans la rue. Elle se traduit par une répétition, plus ou moins régulière, des situations d’itinérance dans leur vie
  • Itinérance chronique : Les situations d’itinérance chronique sont les plus visibles et les plus préoccupantes. Les personnes dans cette situation n’ont pas occupé un logement depuis une longue période 87. Selon plusieurs études canadiennes et américaines 88-89-90, le nombre de personnes en situation d’itinérance chronique est relativement peu élevé. Toutefois, elles utiliseraient un grand nombre de services, générant de nombreuses interventions et des coûts sociaux importants
  • *MSSS, Politique nationale de lutte à l’itinérance, 2014

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